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VILLECOMTAL SUR ARROS ET SA VALLEE
8 août 2014

Un avion de " La Coupe Michelin " de 1921 dans les champs de Villecomtal...

La Coupe est alors une épreuve internationale pouvant être courue dans tous les pays membres de la Fédération Aéronautique Internationale.

Mise pour la première fois en compétition en 1908, elle était dotée de 160.000 francs de prix répartis en 8 primes annuelles de 20.000 francs.

En outre, le gagnant annuel de la Coupe recevait la réplique en bronze d’un objet d’art d’une valeur de 10.000 francs.

Et le Club fédéré auquel appartient le détenteur annuel se voyait attribuer le même objet d’art.

La Coupe comportait un règlement général ne variatur et un règlement particulier pour chaque année.

1ère Année.- En 1908 la « Coupe Michelin » a été attribuée au détenteur du record du monde de la distance en circuit fermé. Elle fut gagnée par Wilbur Wright au Mans sur biplan Wright, qui couvrit 124 kms 700 en 2h20’32’’, le 31 décembre 1908.

2e   Année.-  En 1909, elle fut gagnée par Henry Farman sur biplan Farman, qui s’adjugea la Coupe par 234 kms 212 en 4h19’32’’3/5 au Camp de Châlons, le 3 novembre 1909.

3e   Année.-  En 1910, la Coupe fut attribuée à Maurice Tabuteau sur biplan Maurice Farman et qui couvrit le 30 décembre, 582 kms 535 en 7h48’31’’3/5.

4e  Année.- En 1911, programme : la plus grande distance totalisée sur un circuit fermé (escales permises) entre 2 poteaux distants de 50 kms au moins et 100 kms au plus l’un de l’autre, à la vitesse commerciale minimum de 50 kms à l’heure. Vainqueur de la Coupe : Emmanuel Helen, le 8 septembre, sur monoplan Nieuport moteur Gnôme 50 HP sur le circuit Gidy-Lhumery (52 kms 200), avec 1.252 kms 800 mètres parcourus en 14h7’50’’. Moyenne à l’heure 80 kms 659.

5e   Année.- En 1912 la Coupe n’est pas disputée. La prime de 20.000 francs est cumulée avec celle de l’année suivante.

6e  Année.- En 1913, programme de l’épreuve : la plus grande distance parcourue en circuit fermé entre deux points distants d’au moins 50 kms, à la vitesse commerciale minimum de 50 kms à l’heure sur l’espace de temps compris entre le  lever et le coucher du soleil. Vainqueur : Emmanuel Helen qui, du 31 octobre au 29 novembre 1913, sur monoplan Nieuport, moteur Gnôme 80 HP, sur la piste Étampes-Cercottes (53 kms 300) aura parcouru 16.126 kms 800.

7e    Année.- En 1914, la « Coupe Michelin » jusque là courue sur un circuit fermé s’ouvre au grand large, si j’ose dire, pour devenir un véritable Tour de France effectué dans le moindre temps à la vitesse commerciale minimum de 30 kms à l’heure, avec 15 atterrissages obligatoires, à savoir : Villacoublay, Péronne, Reims, Saint-Dizier, Gray, Joigny, Beaune, Vienne, Nîmes, Pau, Saint-André de Cubzac, Romorantin, Angers, Évreux, Calais, Villacoublay. Vainqueur : Eugène Gilbert sur Morane Saulnier moteur Rhône, les 8-9 juin, en 39h35’42’’. Moyenne à l’heure 73 kms 460.

En 1914, les Allemands avaient fait agréer un circuit dans leur pays, mais aucune tentative n’avait eu lieu au 1er août 1914.

Suspendue pendant les hostilités qui suivirent, la « Coupe Michelin » ou « Tour de France » n’a été remise en compétition que le 1er janvier 1921.

8e   Année.- Le règlement de 1921 est le même que celui de 1914, mais le circuit a été modifié comme suit : Versailles (Buc, Saint-Cyr, Chateaufort ou Villacoublay), Amiens, Mourmelon-le-Grand, Saint-Dizier, Longvic-les-Dijon, Joigny, Beaune, Bron, Nîmes, Pau, Mérignac, Romorantin, Angers, Évreux, Saint-Inglevert, (Villacoublay, Buc, Saint-Cyr, Chateaufort), soit une distance de 2.906 kms 500….Le départ peut être pris d’un aérodrome quelconque, mais le circuit doit être fait dans l’ordre ci-dessus….A chaque passage sur un aérodrome, signature de deux témoins sur le livre de bord.

[Deux circuits italiens ont été agréés par l’Aéro-Club de France, un circuit pour les avions terrestres (de Milan à Milan, 3.043 kms)et un circuit pour les hydravions (de Venise à Venise)… de sorte que les Italiens purent ainsi participer, mais chez eux, à cette superbe épreuve sportive.]

Les tentatives françaises ont été très nombreuses….

-          Sadi-Lecointe sur Nieuport-Delage moteur Darracq Coatalen 420 HP

-          Boussoutrot sur Sport Farman moteur Anzani 45 HP

-          Bajac sur Spad Herbemont T.25 moteur Gnôme Rhône 80 HP

-          Maïcon sur Caudron C.60 moteur Clerget 130 HP

-          Poirée sur Caudron C.60 moteur Clerget 130

-          Peltier d’Oisy sur Morane A.I. moteur Gnôme Rhône 110

-          Damelincourt sur Spad type 20 moteur Hispano-Suiza 300

-          Lt Carrier sur Bréguet 14 A.2 moteur Renault 300

-          Cdt Vuillemin sur Bréguet 14 A.2 moteur Renault 300

Le 29 août 1921 donc, Poirée réussit la boucle parfaite en 37h13’40’’ (départ de Villacoublay à 4h49’, arrivée à Villacoublay à 18h03’) à la vitesse moyenne de 78 kms 080 à l’heure…. Il ne deviendra le vainqueur de l’épreuve 1921 que plus tard, suite à de virulentes réclamations face à un concurrent italien qui n’avait pas scrupuleusement respecté le règlement et à un arbitrage ayant dû faire appel à un tiers arbitre qui le désigna vainqueur le 14 mai de l’année suivante.

Mais revenons à Villecomtal où Bajac, ce même 29 août 1921, aux commandes de son Spad Herbemont T.25 vint goûter au gazon de notre verte vallée….

Parti de Buc à 5h28’, il atterrit à Amiens à 7h40’, à Saint-Dizier à 8h20’, à Dijon en même temps que Poirée, à Joigny à 11h5’, à Beaune à 12h25’, à Bron à 14h2’, et il arrive ainsi sans encombre à 16h36’ à Nîmes…. Il est surpris par le mauvais temps et la brume dans la région de Montpellier… Il repart direction Pau quand un incident mécanique,  provoqué par une fuite d’essence, l’oblige à se poser à Miélan (Gers) à 20h…. Réparation de fortune faite, Barjac ne peut redécoller qu’à 5h30’  le lendemain matin 30 août, et se voit contraint, à son grand dam, quelques minutes plus tard, d’abandonner l’épreuve et de se poser, moteur définitivement hors service, dans une prairie de Villecomtal (Gers) à une dizaine de kms au sud de Miélan, à 25 kms de Tarbes, à 50 kms de Pau…. Ainsi s’acheva pour lui cette tentative. Il ne retentera pas sa chance cette année-là.

[Tiré pour l’essentiel de « L’Année Aéronautique 1921-1922, par L. Hirschauer et Ch. Dollfus, Paris, Dunod éditeur, 1922… et de « La Ligue Aéronautique de France » 1er trimestre 1922]

Pour illustration, deux-trois vues de biplans proches de celui ayant touché l'herbe villecomtoise.

Spad

Spad 7 1916

Spad du Capitaine Guynemer

Pour complèter un peu, Robert Bajac (fils d'un ancien maire d'Ibos, Hautes-Pyrénées) est né le 13 décembre 1897 à Paris, et est mort le 1er avril 1935 alors qu'il inaugurait une nouvelle liaison postale de nuit entre Paris et Londres. Jean Mermoz prononça son éloge funèbre lors de ses obsèques aux Invalides, avant son inhumation au cimetière de Montmartre.

Et si vous voulez aller encore un peu plus loin, cliquez

  ICI

Allez, à bientôt, et un grand MERCI

pour tous vos encouragements.

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