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VILLECOMTAL SUR ARROS ET SA VALLEE
10 août 2014

Un enfant célèbre de Blousson-Sérian dans le Gers: Le lieutenant de vaisseau LURO Jean-Baptiste...

Le lieutenant de vaisseau  LURO Jean-Baptiste Eliacin, un des enfants célèbres de Sérian dans le Gers

ACTES DE LA SOCIETE DE GEOGRAPHIE

« En décembre 1884, M. Charles Maunoir, alors secrétaire général de notre association, confia à la Société de Géographie le portrait à l’huile du lieutenant de vaisseau Luro ; aucune trace de ce précieux dépôt n’ayant figuré dans le Bulletin de l’époque, il nous a paru intéressant de réparer cet oubli en publiant ci-dessous la reproduction du tableau ainsi qu’une courte notice sur la vie de cet éminent colonial, notice que notre collègue M. A. Salles a bien voulu rédiger à notre intention. »

LURO Jean-Baptiste, lieutenant de vaisseau

« Luro, Jean-Baptiste Eliacin, lieutenant de vaisseau, un des premiers inspecteurs des affaires indigènes, administrateur de la Cochinchine française.

Luro naquit le 2 août 1837 à Sérian (Gers) d’une très ancienne famille du pays. En 1855, il entra neuvième à l’École navale, puis débuta par une campagne au Gabon où, malgré les requins, il sauva un matelot tombé à la mer. Après la campagne d’Italie, il partit en 1864 pour la Cochinchine et dès lors il avait fixé sa destinée.

Ami de Francis Garnier qu’il retrouva à Saïgon, il rédigea avec lui et avec Henri de Bizemont, le premier projet de la grande exploration du Mékong. Mais il eut l’amertume, ainsi que Bizemont de n’être pas compris, en 1866, dans le personnel de la mémorable expédition.

Sa carrière fut moins brillante qu’elle l’eût été dans cette voie ; mais il se signala par d’éminents services pendant la période difficile des premières années de l’occupation du delta du Mékong. Il fut un des premiers à entrer dans les Affaires indigènes ; tout était à créer : en particulier il fallait apprendre à connaître nos nouveaux sujets, leur langue, leurs usages, leurs lois, leur mentalité. Avec une pléiade d’autres officiers de diverses armes, Luro s’attacha à cette besogne de pionnier intellectuel tant et si bien qu’en 1872, c’est le projet qu’il présenta, qui fut agréé pour la première organisation de la Cochinchine, avec, à la base,, le Collège des stagiaires par lequel tout aspirant-administrateur devait passer.

Luro fut le premier directeur de cette institution ; il en fut surtout l’animateur. Pour la formation de ses élèves, il rédigea tout un "Cours d’administration annamite" qui fut aussitôt autographié sur place en 1874. Ce cours eut de nouveaux tirages par le même procédé en 1875, 1977 et à une date ultérieure indéterminée ; durant nombre d’années, il est resté le vade-mecum indispensable de tous les administrateurs.

Rentré en France, en 1876, fatigué, malade, Luro s’attacha à extraire de ce cours les notions essentielles pour faire connaître à la métropole sa nouvelle colonie et rédigea « Le pays d’Annam, étude sur l’organisation politique et sociale des Annamites ». Mais avant qu’il ait pu en écrire les dernières pages, ses forces le trahirent et il mourut à l’hôpital de Toulon cette même année 1876. Quelque temps auparavant il s’était marié à Philippeville.

La première édition du « Pays d’Annam » parut en 1878, à Paris, présentée au public par Henri de Bizemont. L’ouvrage dut être réédité en 1897. Il reste une des pierres angulaires sur lesquelles fut bâtie l’administration indigène de la Cochinchine et il permet de considérer Luro comme l’un des plus éminents constructeurs de l’empire français d’Indochine. »

[Tiré de : « La Géographie » par la Société de Géographie de Paris – n°1, juin 1921, pp 641 et 642]

A bientôt les amis,
au fil de mes nombreuses trouvailles.

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