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VILLECOMTAL SUR ARROS ET SA VALLEE
14 août 2014

Un enfant célèbre de BUZON, près de Rabastens-de-Bigorre, à trois ricochets de Villecomtal-sur-Arros...

Décidément la Marine, le service en mer, a attiré nombre d’enfants de notre petit coin de terre, et la famille d’Astugue de Buzon ne fut pas en reste.

Marie-Anne-François d’Astugue de Buzon
…Aspirant de 2e classe…
1789-1873

Le service en mer, si peu recherché sous Louis XV, devint au contraire en grande faveur sous Louis XVI. Ce revirement fut dû au rôle glorieux de la marine, durant la guerre de l’Indépendance américaine.

La plus noble et la plus brillante jeunesse du Royaume, qui avait pris part à cette guerre, avait vu nos escadres tenir tête aux escadres anglaise, jusque-là presque invincibles ; elle avait éprouvé le contrecoup immédiat des victoires de nos marins, et les récits élogieux qu’elle fit, à son retour, avaient mis la carrière maritime en faveur très marquée.

Exclus des rangs par les mesures prises contre eux en 1793, les officiers émigrèrent en masse ; et, lorsque Napoléon prépara sa descente en Angleterre il s’empressa de rapporter les décrets rendus contre les officiers de l’ancien régime et organisa les cadres avec des marins, dont bon nombre avaient pris une part active à la guerre de l’Indépendance.

La création des écoles navales de Brest, de Toulon et celle des Pilotins lui fournit une pléiade de jeunes officiers. C’est de cette dernière école que sortait Marie-Anne-François d’Astugue de Buzon*.

Les études préparatoires terminées, il rejoignit (19 août 1804) comme aspirant de 2e classe son compatriote Harader de la Salle** qui commandait le paquebot la Renommée, en croisière depuis le 24 octobre 1803 sur les côtes de la Manche. Il eut l’avantage de faire ses premières armes sous un officier des plus valeureux et pour lequel ses chefs avaient la plus haute estime.

Il passa ensuite à l’armée de Flessingue. Flessingue et Boulogne étaient les deux points principaux où s’organisait, au prix des plus gros sacrifices, la descente en Angleterre.

La flottille de Flessingue se rendant à Boulogne eut à soutenir le feu d’une forte escadre anglaise (24 décembre 1805). La frégate la Libre que montait François d’Astugue de Buzon tomba entre les mains de l’ennemi. Emmené sur les pontons anglais, il y souffrit jusqu’à l’abdication de Napoléon. Il rentra de captivité sur le bateau français le Saint-Antoine, ramenant du cantonnement de Welspool à Calais (26 mai 1814) un convoi de prisonniers.

François ne fut pas accueilli à bras ouverts par ses parents, qui habitaient à Vic[-en-Bigorre] ; car un aventurier, sachant que la famille de Buzon n’avait pas reçu de nouvelles du jeune marin depuis près de neuf ans et le croyait mort, s’était présenté comme l’enfant longtemps pleuré et avait essayé de prendre sa place au foyer paternel. Mais, après un interrogatoire minutieux, après avoir donné des détails intimes sur des faits qui avaient frappé sa jeune imagination et que ses père et mère seuls connaissaient, François se fit reconnaître.

Sa carrière était brisée. Il ne reprit pas du service et est mort à Vic[-en-Bigorre] le 17 octobre 1873.

(*) Fils de Jacques d’Astugue, chevalier de Soréac et de Claire Carrere de Soréac, seigneur du village de Buzon, où il est né le 26 février 1789.

(**)Harader de la Salle était de Vic-en-Bigorre.

[Tiré du « Bulletin local de la Société Académique des Hautes-Pyrénées », année 1902, pp228/229, Les marins bigourdans par Norbert Rosapelly...]

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